Un projet de construction d’un restaurant Mc Donald’s sur la commune de Barbezieux-Saint-Hilaire (Charente), au lieu-dit « Plaisance/Combe à Baudet », a motivé la prescription d’une fouille d’archéologie préventive sur une surface de 4100 m², suite à un diagnostic positif réalisé en 2014 par I. Kerouanton (INRAP). La fouille s’est tenue du 18 septembre au 20 octobre 2023.
L’objectif de la prescription était de documenter les marges du site des Petits Clairons, occupation majeure de la Protohistoire, plus spécifiquement des premier et second âge du Fer.
Le terrain concerné par la prescription est ceinturé à l’est et au sud par la RN10, au nord il est bordé par l’ancienne RD24 et actuelle route de Saint-Seurin. Il accuse une légère pente nord-ouest/sud-est en direction du ruisseau de Condéon qui se situe 700 m plus à l’est, en contrebas de la RN10. La séquence stratigraphique est peu complexe et se compose d’un substrat caractérisé par des calcaires crayo-marneux du Campanien (C6d), directement surmonté par le niveau de pédogenèse actuelle. L’ensemble de la séquence stratigraphique n’excède pas les 45 cm. Au nord-ouest, un abondant remblai lié à l’aménagement d’une plateforme, pour la construction d’une concession de matériel agricole, surmonte le niveau de terre végétale observé en bas de pente pour une épaisseur totale d’environ 130 cm.
La fouille a permis de mettre en évidence des fosses de grande envergure au nombre de trois. De formes plutôt irrégulières en planimétrie, elles affichent des dimensions de plus de 2 m de longueur. Elles entament le calcaire diaclasé sur 1,25 m de profondeur au maximum. Une fonction d’extraction de matériaux est fortement envisagée.
Une unité fonctionnelle sur six poteaux porteurs a été documentée au centre de l’emprise. Orientée en direction du nord, elle dessine un quadrilatère d’environ 3 m sur 2,60 m, soit une superficie d’un peu plus de 8 m².
S’ajoutent quelques trous de poteaux isolés et une fosse, pour lesquels l’origine anthropique est assurée.
Les structures ayant subi une forte érosion et en l’absence de mobilier discriminant, il n’est pas possible, en l’état préliminaire des données, d’identifier la chronologie des vestiges. Des prélèvements systématiques des sédiments ont été effectués afin de récolter des restes bioarchéologiques qui permettront de réaliser des datations radiocarbones et ainsi mettre en relation cette ou ces occupations avec les données provenant des opérations archéologiques voisines.