L’opération de fouille à Citry-sur-Marne – « la Grande Pièce » (Seine-et-Marne, 77) a été menée préventivement à l’exploitation de sables et de graviers dans une boucle de la Marne par la firme de granulats GSM Italcementi Group. Elle a concerné quatre secteurs (Z1 à Z4) dont les emprises ont été déterminées sur la base des résultats du diagnostic et totalisent 25730 m² de décapage mécanique sur les 29770 m² prescrits, soit un peu moins de 5 % de la mise en carrière.
Les zones Z1 à Z3 ont essentiellement livré du mobilier en nappe, sans qu’aucune organisation spatiale ne puisse être détectée, mis à part des concentrations liées à la fréquentation des berges de la rivière par des groupes humains de diverses époques, mais également imputables à la présence de chablis fossiles. Plusieurs horizons pédologiques ont été mis en évidence, bien individualisés vers le rivage marnais (Z2 et Z3) et condensés vers le pied de versant (Z1 et Z4). Le mobilier archéologique se trouve dans le sol brun qui recouvre la basse terrasse pléistocène supérieur, entre 1,3 et 2,2 m de profondeur sous la surface actuelle, et atteste de plusieurs périodes de fréquentation de la plaine alluviale de la Marne, étalées entre le Paléolithique moyen et le Haut-Empire. Les époques les mieux représentées se rattachent au Néolithique, en particulier le Néolithique moyen I, et à l’âge du Bronze ancien/moyen.
La zone Z4 se distingue des autres par sa position plus haute sur la basse terrasse et par son contenu archéologique. Il n’y a que très peu de mobilier archéologique à part de la terre cuite architecturale fragmentaire. Par contre, c’est un secteur qui a livré de nombreuses structures : un triple fossé gallo-romain installé sur un autre fossé antérieur en V, des structures palissadées à l’intérieur de l’enceinte quadrangulaire et du parcellaire de datation indéterminée. Un bâtiment rectangulaire allongé est antérieur à l’installation gallo-romaine et pourrait se rattacher au Hallstatt D/La Tène A. Une autre caractéristique de ce secteur est la présence de plusieurs blocs en grès bartonien de taille mégalithique, portant de très nombreuses traces d’engins mécaniques, agricoles. Certains pourraient être en relation avec le parcellaire, d’autres avec les structures gallo-romaines. Ces blocs se trouvent naturellement dans les dépôts de pente mais également dans la terrasse pléistocène qui les a progressivement intégrés par charriage au cours du Pléistocène supérieur. Ils ont ensuite été utilisés à des fins diverses, sauf à du mégalithisme.
Le site est voué à la disparition totale par les travaux d’exploitation de la carrière. Le mobilier récolté au décapage a été géoréférencé et les rares structures fouillées et enregistrées. Au terme de la campagne de fouille, plus de 25000 m² ont été exploités d’un point de vue archéologique.
INTERVENANTS :
Aménageur : GSM (Italcimenti Group)
Prescripteur : DRAC – SRA Île-de-France
Opérateur : Paléotime
AMÉNAGEMENT :
Carrière de sable et graviers
LOCALISATION :
RAPPORT FINAL D’OPÉRATION :
Référence bibliographique :
HAUZEUR A.(dir.), avec la collaboration de AJAS A., CASTETS A., CRANAI S., LIMONDIN-LOZOUET N., PROUIN Y., ROUX L., RUÉ M., TAYLOR A. et VARENNES G. (2014) – Fréquentation des rives de la Marne à Citry, « la Grande Pièce » du Paléolithique à nos jours, Rapport final d’opération d’archéologie préventive, Villard-de-Lans, Paléotime, SRA Île-de-France, 3 vol., 670 p.