La fouille préventive qui s’est déroulée entre le 16 janvier et le 10 mars 2023 au nord du village actuel de Gallardon a porté sur une emprise de plus de 11000 m². Le décapage intégral de la superficie prescrite, ainsi que l’ouverture de trois tranchées supplémentaires hors emprise, a révélé la présence d’un mobilier en nappe de près de 4300 objets, dont la répartition spatiale est variable. Une grande partie de ce mobilier appartient de facto au Blicquy – Villeneuve-Saint-Germain (Néolithique ancien, début du 5e millénaire av. notre ère) et se caractérise par des objets de nature domestique comme les récipients en céramique, l’outillage et les produits du débitage en roches siliceuses, un peu de matériel de mouture et de polissage en grès, ainsi que plusieurs fragments d’anneau en schiste (bracelets). Tant la présence de silex du Tertiaire Bartonien pour la production de lames que celle de schistes issus du Massif armoricain, voire peut-être du Massif ardennais permet d’inscrire ce site dans des réseaux d’échanges ou de circulation multidirectionnels. Le seul bémol est l’absence de tout autre vestige comme les fosses à rejets détritiques et les trous de poteau, qui auraient pu nous renseigner plus avant sur l’organisation du village, dont même une prospection géomagnétique a confirmé la disparition totale.
Par contre cette même prospection géomagnétique a révélé une palissade constituée de deux rangées de gros poteaux régulièrement espacés et dessinant un arc de cercle dans la partie méridionale de l’emprise. Cette découverte inattendue engendre une série de questions, comme sa date, puisqu’aucun mobilier ne se trouvait dans le comblement des trous d’implantation. En attendant des datations par le radiocarbone sur charbons de bois, on peut espérer remonter au Néolithique, car une partie du mobilier en nappe atteste la présence d’une phase postérieure au Blicquy – Villeneuve-Saint-Germain, avec notamment des fragments de lames de hache polie et quelques fonds plats de pots. Deux fours enterrés complètent ces découvertes, dont malheureusement aucune attribution chronologique n’a pu être proposée, pour les mêmes raisons que pour les poteaux, à savoir l’absence de mobilier datant.
Cette fouille vient compléter l’inventaire des sites du Néolithique ancien dans la région et constitue un jalon de plus entre les premiers sites rencontrés en Île-de-France sur le plateau de Longboyau et les découvertes de plus en plus nombreuses de sites en région ligérienne.
Lien vers le reportage réalisé par la Communauté de communes : cliquez ici.