La fouille préventive conduite en amont des travaux d’aménagement de la tranche 2 de la ZAC Lybertec à Belleville-en-Beaujolais (Rhône) s’est déroulée entre août et décembre 2019. Si la prescription concernait majoritairement des occupations des périodes antique et romaine, il était également prévu une exploration de potentiels niveaux pléistocènes par le biais d’un décapage d’une surface de 450 m2 réparti sur cinq fenêtres.
Si le contexte chronostratigraphique de la séquence identifiée dans le cadre de ces fenêtres est toujours en cours d’étude, les données issues du mobilier recueilli peuvent d’ores et déjà se résumer ainsi :
Un total de 548 restes fauniques ont été coordonnés, mais une certaine proportion de ces restes n’a pas été prélevée lors de la fouille car ces derniers présentaient des dimensions peu importantes et/ou un mauvais état de conservation. Malgré la conservation très moyenne des restes, l’étude a permis de déterminer que l’ensemble des vestiges identifiés appartiennent à des mammifères, aucun reste de reptile et de malacofaune n’a été découvert. Au moins cinq taxons ont été reconnus dont les masses corporelles s’échelonnent entre quelques kilos pour un gros rongeur (Castor sp.) et plus de 6000 kg pour le mammouth (Mammuthus primigenius). Il apparait que la grande faune mammalienne Pléistocène se compose d’espèces présentant des affinités pour le milieu steppique froid (avec la présence de Mammuthus) et pour le couvert forestier assez marqué (comme l’atteste la présence de Sus scrofa et de Cervus elaphus). La détermination d’un rongeur qui pourrait être rapproché au castor, impliquerait la présence d’une étendue d’eau à proximité (marécage, zone humide et/ou paléo Saône). En attendant une datation précise de ces niveaux (datations OSL et C14 en cours), il paraît raisonnable d’attribuer cette faune au Pléistocène supérieur.
Outre les vestiges osseux et dentaires, un corpus lithique très limité a également été découvert. Il s’agit d’une cinquantaine de pièces seulement, issues d’un contexte taphonomique très défavorable, collectées en position remaniée au sein de structures historiques ou au cours du décapage du sommet de la séquence. Parmi ce mobilier, 13 pièces sont clairement à rattacher à une occupation du Paléolithique moyen démantelée (éclats Levallois notamment).
Au final, si le décapage des fenêtres a effectivement permis la découverte d’éléments osseux en stratigraphie, le mobilier lithique est peu caractéristique et quasi exclusivement découvert en position résiduelle dans les colluvions surmontant le niveau à faune. A l’exception d’une pièce lithique découverte dans le niveau à faune, ce mobilier n’est pas associé aux vestiges osseux. Aucune modification imputable à l’Homme n’a été décelée sur les restes fauniques et rien ne permet d’associer cette accumulation à un prédateur ou à l’homme.
INTERVENANTS :
Aménageur : Syndicat mixte Lybertec
Prescripteur : DRAC – SRA Auvergne-Rhône-Alpes
Opérateurs : Mosaïques Archéologie (mandataire), Eveha, Paléotime
AMÉNAGEMENT :
ZAC
LOCALISATION :
RAPPORT FINAL D’OPÉRATION :
Référence bibliographique :
ZAARAOUI Y. (dir.), ANSELMO M., ARGANT A., ARGANT J., BERNARD-GUELLE S., COSSÉ M., COUVAL M., DJERBI H., DOYEN E., DURAND B., FERNANDES P., FILOUX A., GAGNOL M., GOURLOT M., KIELB ZAARAOUI M., LE ROY L., RENAUD A., ROSSETTI P., RUÉ M., SILVINO T., TILLIER M. et VASCHALDE C. – ZAC de Lybertec, tranche 2 : Paléolithique, Antiquité et Moyen Âge, Belleville-en-Beaujolais (69), Rapport Final d’Opération, Mosaïques Archéologie, Paléotime, Éveha, Service Régional de l’Archéologie Auvergne Rhône-Alpes, 2022, code Patriarche n° 2213497, autorisation SRA n° 2019/871, 3 volumes : 328 p., 309 p. et 255 p.