La fouille préventive du site archéologique situé à Quincy-Voisins (Seine-et-Marne) sur la « ZAC de Ternoy » fait suite aux opérations de diagnostic positives réalisées en 2004 et 2007 par l’Inrap. Une enceinte néolithique à double fossé y était pressentie, ainsi que des amas de rejets de façonnage d’outils bifaciaux comme les haches. Outre ces vestiges du Néolithique, des vestiges gallo-romains avaient été mis en évidence.
Une fouille d’une superficie de 2 ha a été prescrite suite à ces découvertes, sur des parcelles situées de part et d’autre du Chemin de l’Orme aux Loups. Les différentes occupations sont implantées sur le sommet et la pente méridionale d’un plateau situé entre la Marne et Le Grand Morin.
La fouille de quelque 21 300 m² a révélé la présence d’un long tronçon de fossé gallo-romain quasi rectiligne, correspondant au tracé supposé du fossé externe néolithique. Il s’interrompt vers le nord sans que l’on ai pu, dans le cadre de l’emprise, trouver la reprise de celui-ci.
Plusieurs structures attestent d’une occupation très érodée du plateau au Néolithique ancien (culture de Villeneuve-Saint-Germain). Celle-ci consiste en quelques fosses, avec rejets de combustion. Des traces de poteaux à proximité d’un ensemble de fosses, ainsi qu’une association d’individus céramique de fosse à fosse, suggèrent la présence résiduelle d’unités d’habitation. Le matériel contenu dans ces fosses révèle l’existence de nombreux éléments de parure (anneaux) en schiste et en terre cuite, alors que le mobilier céramique et lithique est plutôt indigent.
Outre ces structures, le site se démarque par la présence de quatre fosses profondes de type puits / citerne, dont la datation relative s’étale entre le Néolithique ancien et le Néolithique récent (final?). Deux d’entre elles contiennent un dépôt intentionnel de faune (suidés, mustélidé et bovidé) et, pour l’une, les produits de la taille de haches. Enfin plusieurs structures superficielles pourraient être associées à une occupation du Néolithique récent (final?) et au rejet du façonnage de pièces bifaciales. Aucune trace d’habitat n’a été réellement mise en évidence. D’autres structures peuvent être assimilées à des «fosses en fente» et à des structures de fonction inconnue. De nombreux chablis ont été également reconnus, ainsi que le réseau moderne du drainage de la pente, matérialisé par des canaux en tube de terre cuite.
L’intérêt de cette fouille revêt deux aspects principaux : d’une part, la reconnaissance, même si elle est érodée, d’une occupation de plateau au Villeneuve-Saint-Germain dans le bassin de la Marne et d’autre part l’étude diachronique de structures similaires, à savoir les puits néolithiques. Enfin, une étude géoarchéologique documente une épaisse pédoséquence pléistocène et holocène, dont la chronologie de mise en place reste encore à préciser, tandis que les analyses paléoenvironnementales permettent de mieux caractériser ces occupations de plateau.